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MEMOIRE DE RECHERCHE DE MASTER
Sous la direction de V. Foucher-Dufoix et E. Essaian
Prix du meilleur mémoire de master de la maison d’architecture d’Ile de France 2019

Ce mémoire interroge le principe de la densification appliqué aux territoires ruraux, en l’étudiant à l’aune du discours des architectes. Plus précisément, il vise à comprendre l’émergence puis la domination d’un discours favorable à la densification en milieu rural.

La première partie de ce mémoire comporte une analyse sémantique afin de circonscrire les territoires que nous qualifions de « ruraux » pour comprendre dans quelle mesure les politiques de densification - souvent d’origine urbaine - peuvent y être transposées. Le terme « densité » est ensuite analysé dans une perspective historique et nous verrons que la densité est souvent considérée comme une réponse technique à des problèmes urbanistiques variés. Finalement, nous montrerons que la pluralité des acceptions de la densité, tout comme la difficile délimitation de l’espace rural, traduisent  en réalité la nature profondément politique des discours sur la densification. 

La deuxième partie du mémoire analyse le discours dominant sur la densification : quels sont ses principes et ses modalités ? Quelle est sa chronologie ? Pour comprendre la chronologie du discours sur la densification en milieu rural, il faut le resituer au sein du grand récit écologique du milieu de l’architecture. L’émergence du discours sur la densification est en effet étroitement liée à l’apparition du thème écologique chez les architectes et sa domination repose en partie sur la charge « morale » des valeurs écologiques. Enfin, nous exposerons les premiers signes de discours divergents même s’il est trop tôt pour dire s’ils sont annonciateurs d’un revirement de la pensée globale sur la densité ou s’ils sont voués à rester marginaux. Cette deuxième partie nous aura ainsi permis de comprendre l’émergence et la domination d’un discours favorable à la densification, tout en pointant certaines oppositions à ce discours majoritaire. 

La troisième partie ambitionne d’aller au-delà de la simple analyse des discours et propose d’étudier les représentations des architectes sur la campagne et la nature. Par ailleurs, c’est par l’étude de certains traits de la figure de l’architecte que l’on peut comprendre le paradoxe apparent entre, d’une part un discours dominant considérant la densification comme une évidence dont seules les modalités pourraient être encore discutées, et d’autre part l’engouement constant des Français pour la maison individuelle, particulièrement en milieu rural. En étudiant les motivations profondes et les propositions concrètes des architectes, nous pouvons cerner alors les véritables enjeux du discours des architectes : qu’il s’agisse de paysage ou de territorialisation de l’architecture, la critique architecturale de l’urbanisation dispersée est souvent plus qualitative que quantitative et les propositions des architectes préconisent avant tout un plus grand soin de l’élément bâti et de son contexte, loin des oppositions dogmatiques sur le sujet de la densité.  

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